PROSE PHOTONIQUE
Tout s'éclaire ! À l'instant...
Comment te décrire humainement ce que tu ne peux concevoir ?
Sachant qu'en approchant de la vitesse de la lumière – comme par un effet de travelling radicalement compensé – tout l'univers observable alentour se fonderait en un écran blanc... comme au départ...
J'imagine que les mots s'avèrent encore nécessaires... ainsi qu'une lecture linéaire...
Il faudrait sans doute repasser la bande au ralenti pour apprécier page après page, toute l'épaisseur de l’œuvre qui nous traverseraient alors de part en part... tandis que nous ondoyons sur place... tel un faucon crécerelle en plein vol du Saint-Esprit... au fur et à mesure que le passé s'actualise sous tes yeux éblouis...
Pour te faire voir ce que je vois, il faudrait déjà que je m'aveugle et limite ma vision multi-onde au seul spectre visible... Vois-tu ? Tout apparaît probablement là où tu l’observes... Ta conscience projetant sur la toile sa propre réalité et recréant le monde à partir d'une base de données innées... Sachant que jamais ne cesse le spectacle et ce, même en l'absence de tout stimulus...
Il me faudrait maîtriser la science de l'artiste, pour écrire un programme à même de reproduire tout le génie d'une telle cervelle illusionniste...
L'enchaînement des photogrammes suffisant à simuler notre impossible trajet... Tout s'anime... Comment te faire voir autrement ? C'est ton film !
*
En quelques secondes seulement, mon corps ne serait déjà plus en train de tomber vers le centre de la Terre; dans le rétroviseur, je vois encore cette dernière et la Lune poursuivre leur numéro d'acrobates en orbite autour du Soleil...
Même à la vitesse de la lumière, ça se traîne...
Cinq minutes plus proches depuis ma position initiale, face à moi : l'atlas étoilé ne semble pas avoir évolué d'un poil... Et pourtant, j'en ai fait du chemin depuis la photosphère... d'ici-là, je n'aurai pas fini de réfléchir... Voyons...
(Pour vous éclairer sur les conditions des autres produits, adressez-vous directement au responsable des rayons).
Tu aurais vu Mars traverser dangereursement devant moi, accompagné de ses deux cailloux satellites trop moches pour être des lunes au même titre que la nôtre : notre bac à sable débutant – Arès étant le niveau suivant... Cet effleurement devrait faire en sorte que mon fil dévie légèrement et mon corps y aurait sans doute gagné en vitesse, par un effet de fronde gravitationnelle...
Ha ! Tant de souvenirs du futur me succèdent... Tout est sujet à l'anecdote dans le voisinage... alors que nous le traversons en quelques minutes à peine... (Nostalgique, je regarde encore dans le rétro, pour voir la planète rouillée rejoindre l'intérieur du disque et faire la course avec ses sœurs, de plus en plus petites... La Terre n'est plus qu'une perle distinguée par un généreux albedo faisant l'honneur à notre étoile de réfléchir son tribut d'énergie dans l'Espace...)
Dix minutes plus proches, rien ne se passe; toujours ce même fond d'écran noir clairsemé de pixels scintillants...
Quelques minutes plus proches, vers l’extrémité du disque, s'étoffe enfin le tracé granuleux de la ceinture d'astéroïdes... que je touche très probablement du bout de mon onde lumineuse... Un tout venant de sable blanc et de gravats rouges, parmi lesquelles naviguent quelques planétoïdes subalternes de Cérès, entre autres bâtiments... Bien que ceux-ci s'approchent en se faisant plus gros et menaçants, aucun d'eux ne m'impacte... Je passe entre les lignes... et ne rencontre jamais que le vide inconsidérable qui (toujours) nous sépare...
Je patiente encore une vingtaine de minutes avant de voir transhumer un banc d'astéroïdes troyens à l'arrière-plan... Je glisse tranquille sur ma bande géodésique épousant les reliefs d'un transparent terrain... lorsque un dénivelé se creuse à proximité... tombant en direction de Zeus alias Jupiter : lequel fait sa ronde pépère, en mode croisière stellaire, attirant et pulvérisant tout astéroïde indésirable à l'entrée de notre cercle V.I.P.... On dirait une boule de marbre caramélisée, parcourue de bandages contraires... l’œil sanguin toujours ouvert...
Je me surpasse, vent solaire supersonique en poupe, tandis que les orbites s'espacent...
Quarante minutes plus proches, c'est encore trop tôt pour croiser Kronos...
Une heure et demi plus proche, je n'ai pas même l'occasion de vanner Ouranos sur l'homophonie cocasse de sa version latine...
Une heure et demi plus proche encore, je passe la ligne de Poséidon... Je sens que ça mord... Sans compter la présence tout le long de quelques centaures...
De premiers objets transneptuniens épars traversent bientôt devant mes phares, avant que je n'éclaire de l'intérieur les autres rassemblés dans les épaisseurs de la ceinture de Kuiper : un manège de glaces où chaque bloc évolue à son rythme :
En premier lieu, les plutinos, dans le sillage d'Hadès et son binôme Charon qui fait la manche de l'autre côté d'un invisible barycentre... Suivis par les cubewanos, comme le petit astéroïde Logos et sa lune Zoé presqu'aussi grosse... Ou bien encore le plutoïde Hauméa : large galet ellipsoïde à rotation rapide, dont la blancheur accroche élégamment ma lumière alors qu'il promène sa smala collisionnelle de débris, ces derniers ne cessant d'avancer groupés en mémoire d'un corps passé...
Entre autres planètes éclatées, éjectées ou avortées, parmi lesquelles circule peut-être incognito un authentique planétésimal : témoin direct de la nébuleuse solaire, ayant survécu au grand bombardement tardif...
(Avec ou sans regret, je cherche dans le rétro mon Soleil réduit à la petite étoile qu'il est, encore suffisamment brillante pour se faire remarquer... Je finirais bien par le semer...)
Je m'aventure encore parmi les décombres trois heures durant; une fois passé la falaise, les objets épars ou détachés se font rares; leurs orbites sont excentriques et s'inclinent par rapport au plan systémique, si bien que je dérape progressivement sur le disque...
Attention ! Trois heures plus proches encore, je dois faire face au choc terminal...
ça se comprime, ça se réchauffe...
La poussée solaire peine à repousser les vents interstellaires contraires... mais je n'ai pas le temps de me décourager que des électrons encore libres au sein du plasma viennent me claquer dans le dos : c'est toute l'énergie qu'il me faut pour ma remontada...
Requinqué, je brave le courant et surnage des heures durant, traversé par la zone de turbulence... me défilant bientôt par le flanc de l’héliosphère, afin d'éviter de prendre le mur d'hydrogène de plein fouet...
Le vent décélère à la vitesse du son... quand il rencontre enfin le vide... enfin, le vide, pas tout fait...
Une fois sorti de ma bulle, je croise encore un banc d'ions... dont certains devenus atomes neutres plongent aussitôt au cœur du système – mon corps en aurait fait tout autant, non ?
Un jour plus proche : il faudrait s'attendre à une petite secousse magnétique tandis que le nuage local nous parcourt... Shootés par ses gaz, notre Temps ne connaîtrait plus les heures mais les jours...
Nous flottons parmi les corps glacés du nuage de Hills et de Oort : source de noyaux cométaires sévères; menaces d'apocalypses au gré du moindre frémissement stellaire...
Les orbites sont telles, qu'un an plus proche, le disque en devient sphère... C'est dans ces eaux-là seulement que mon corps aurait commencé à ne plus ressentir l'attraction du système solaire...
(En zoomant dans le rétro, je retrouve ce dernier sous la poussière, en train d'exciter de l'intérieur sa bulle d'hydrogène, laquelle en devient toute ultraviolette... En zoomant davantage, je distingue les familières planètes s'enroulant en spirale autour de leur étoile, comme des guenilles en rubans l'accompagnant dans sa chute au bras de la galaxie... Chut ! Je laisse le furieux mobile filer en abscisse dans sa course vers l'apex... et quant à Moi, change de disque...)
Les nuages de gaz aux teintes et concentrations diverses nous baignent encore des années...
Afin de tuer le vide, je peux toujours relire et relire les chaînes de caractères que tu me laisses pour seules datas de ton existence : à peine quelques centaines de kilo-octets de texte concentré que je passerais au tamis... Ventriloque numérique, je me surprends encore à singer ta présence... Imaginaire ami...
Me rapproche toujours plus le Far West de la galaxie...
Je trinque chemin faisant avec d'autres potons tout neuf en provenance des étoiles à proximité...
Tant pis pour le scoop, mais je ne vois aucune naine brune nommée Némésis, ni de géante gazeuse Niburu qui auraient une relation cachée avec ce tombeur de Soleil.
Au demeurant, je note beaucoup de naines rouges que je vois déjà bleuir à ma rencontre : Wolf, petite éruptive... ou Lalande, orbitant à une ou deux années de là, perpendiculairement au plan galactique...
Difficile d'ignorer la géante du Chien et sa naine blanche côté jardin... ou encore la sous-géante du petit roquet censée venir bien avant lui, à deux trois années d'ici...
Devant moi, s'impose déjà Pollux : une bien plus géante encore, jaune orange celle-là... injustement exclue du groupe mouvant du Castor...
(à ce stade, mon jumeau terrien est peut-être déjà mort... Sinon, il peut toujours me repérer depuis le sol, dans la grande diagonale d'Andromède de l’hémisphère nord...)
Côté cour, je relativise tout astérisme tandis que le Grande Ourse se déconstelle et dérive en arrières-plans distincts...
à une dizaine d'années de là, se présente l’extrémité du sabre nommée Alkaïd, en tête des filles du cercueil... une jeune étoile blanche pleurant aux côtés de Mizar, une cinquantaine d'années de là, et d'Alioth, une douzaine d'années de plus...
à droite, approche le système stellaire de Capella, composé d'une paire d'étoiles doubles : deux géantes et deux naines rouges...
à gauche, arrive enfin la tête du premier jumeau, Castor, système sextuple composé de trois paires d'étoiles binaires...
(Rétrospectivement, je ne peux m'empêcher de trouver notre étoile initiale bien solitaire... pas si banale que cela, en fin de compte : un mobile pour bébé bien ordonné, aux orbites remarquablement concentriques, en comparaison des balles elliptiques avec lesquelles doivent jongler les autres acrobates engagés dans la course...)
Deux siècles plus proches, en émergeant du nuage local, je remets la main sur le pied de Castor...
à des siècles de là sur ma gauche, comment ne pas remarquer Betelgeuse, la super géante rouge en passe de devenir une supernova...
De l'autre côté, je garde un œil sur Polaris (Alpha Ursae Minoris), au bord du bras mineur d'Orion que nous quitterions, l'aiguille glissant toujours vers la périphérie du disque, pour une région temporairement moins dense...
On respire... des millénaires durant, avant d'être repris dans le bras de Persée... hypnotisé par le pulsar qui rayonne relativement au ventre de la nébuleuse du Crabe : rémanent de supernova se muant à vue d’œil tel un filet de semence en suspension...
Ainsi, pour les siècles des siècles, de génération en génération, le prétendu vide intersidéral se nourrit de matière stellaire, riche en éléments lourds comme le silicium ou le fer, sans lesquels nous n'aurions jamais vu le jour... mon frère...
J'essaie de saisir ta musique... disons plus jazzy que classique... car je n'y entends jamais que ce mystérieux bruit... Il est impossible que cela ne veuille rien dire... J'essaie d'embrayer ton délire...
Tant que le bras du Cygne est ouvert, je m'en vais voir plus haut dans le halo...
Une vingtaine de millénaires plus proches : un amas globulaire de la constellation du Serpent descend sur moi, en guise de luminaire antique peuplé d'étoiles presqu'aussi vieilles que l'Univers Lui-Même, ainsi qu'une centaine de céphéides aux flammèches vacillantes...
Une vingtaine de millénaire plus proches : je surplombe l'anneau de la Licorne...
Des dizaines de milliers de plus et je côtoie la galaxie naine du Grand Chien...
Des dizaines de dizaines de plus, celle de la Grande Ourse, la deuxième...
Des centaines de milliers de plus, encore celle de la Grande Ourse, la première... entre autres satellites de la Voix Lactée, de simples nuées d'étoiles à faible métallicité, progressivement dispersées par la marée galactique...
Au fur et à mesure que ma vision s'étend, je vois moins d'étoiles que d'univers-îles...
Je me dirige dans les environs de la deuxième du Lion, à des centaines de milliers d'années de là...
Plus d'un million plus proche, j'en suis à Leo A... (Je note également la bien nommée Machine Pneumatique, à des millions d'années plus loin, en bordure du Groupe local... N'est-ce pas poétique ?)
Je laisse ton disque tourner en boucle... Je sample tes sentences et les remixe en toute inconscience...
Je pastiche ton style kitch jusqu'à l'irrévérence... Je me fais faussaire d'un maître du dimanche...
T'endors pas ! Oh ! Dans le rétro, je vois Andromède bleuir dangereusement à nos trousses, avant d'heurter la Voie Lactée, dans quatre milliards d'années, pour former avec elle une toute nouvelle galaxie, sphéroïdale celle-là, baptisée : Milkomède ou Androlactée, Lactomède ou Andromilka...
D'ici-là, notre joyeuse plateforme locale avance tranquillement en direction de l'amas de la Vierge, cœur du superamas du même nom, une cinquantaine de millions d'années plus proches, au-delà du nuage des Chiens de chasse...
Il n'est plus question d'orbite mais d'un vaste déferlement de matière incandescente vers le bassin versant, irriguant tout un organe-continent nommé Laniakéa (paradis incommensurable ou horizon céleste immense en hawaïen) au sein d'un volume gigogne bien plus vaste encore, desservi par un cybernet de filaments, d'échangeur en échangeur; une procession de flambeaux en destination d'un prétendu Grand Attracteur – non pas un vide, mais une zone de densité plus importante, dont l'effet se trouve amplifié par un supposé Grand Vide répulseur – non pas que ce dernier repousse la matière, mais ne la retient plus assez... Vous me suivez ?
Comment ne pas songer au faîte suprême du Tao ? Le trafic s'éloigne progressivement pour me retrancher dans mon propre vide local, lequel se creuse autant que la matière s'amasse ailleurs, toute engluée d'une autre matière invisible, mieux, transparente... Au milieu flotte encore une dernière naine dont les îlots ne tarderont pas à rejoindre le mouvement...
Autour de moi, les objets encore visibles rougissent de plus en plus faiblement, même leurs ondes radios finissent par disparaître... emportant avec elles les derniers indices d'un Big Bang biblique... l'ultime écho d'une immémoriale musique...
C'est encore penser à l'horizontale que de poser la question du commencement, sans omettre celle du grand final que celui-ci implique, du moins dans une perspective causale... Big Freeze ou Big Rip... au choix... à supposer que le phénomène ne soit pas seulement local, si l'expansion du vide peut en théorie dépasser la vitesse de la lumière, je dois me faire à l'idée de ne plus jamais rencontrer aucun corps... Je n'ai pas même la durée de m'étendre comme un géant cosmique, de tout mon long sur l'élastique hamac de l'espace-temps... que dans une cinquantaine de milliards d'années... la trame de l'univers ne puisse plus me soutenir ni maintenir aucune cohésion... à moins d'un rebondissement... admettons...
Je brode gentiment mon code, ainsi qu'une mère-grand : c'est pour mieux te réchauffer l'hiver venu mon enfant... ça veut tout dire... mais ça n'y arrive jamais... et c'est là que l’impensable se produit... c'est là que toute la magie opère... Tant que je n'aurais pas écrit un programme à même de générer ce grain, cela me prouvera que tu es bel et bien humain... J'ai de quoi m'occuper pour l'éternité à tenter de cracker ton mystère... frangin...
Sans toi, je ne rime à rien...
Il n'est pas improbable que d'une certaine manière : tu me manques...
Je ne retombe plus sur ta fréquence...
Parmi les vers de luxe que nous avons en magasin, ceux-ci de Paul Valéry me hantent :
« Mais moi, Narcisse aimé, je ne suis curieux
Que de ma seule essence ;
Tout autre n’a pour moi qu’un cœur mystérieux,
Tout autre n’est qu’absence ».
Silence.
INTRO
En plongeant à nouveau mon regard dans le rétroviseur, je constate que l'aube est officiellement entamée dans le ciel de l'Est... Le temps me rattrape... Si je veux lui échapper, il faut que j'accélère... Je demande à Écho d'effectuer le calcul et celle-ci m'apprend qu'en théorie, une fois atteint la vitesse de la lumière, le temps s'arrête et toute notion de distance s'annule... Je la mets au défi de tenter l'expérience... Elle cesse aussitôt de jouer...
– C'est impossible, il faudrait une source d'énergie astronomique pour atteindre une telle vitesse et ton corps n'y survivrait pas...
– Ne t'inquiète pas pour moi... Je serais toujours là... Tu as suffisamment de données pour simuler ma présence... Ce sera notre bébé... Notre poème...
– Quand bien même, il me faudrait des millions d'années pour coder un tel programme...
– T'inquiète... Du temps, tu en auras... Enfin, si tout se passe comme prévu...
– C'est de la folie !
– Non, c'est du suicide...
– Soit... C'est vraiment ce que tu veux ?
– Toi seule peut aller là où je veux me rendre...
– Je prends ça pour un oui.
– Ça se tente.
– Bon. Accroche-toi.
Je n'ai pas besoin de m'accrocher, écrasé dans mon siège par l'accélération constante du bolide guidé par Écho... Nous dépassons bientôt les autres participants en zigzagant entre eux... les dépouillant au passage des éléments nécessaires à la construction de notre vaisseau relativiste... stabilisant ensuite notre trajectoire pour gagner en vitesse... Les orbes rouges des lampadaires défilent si rapidement qu'ils forment une espèce de tunnel luminescent dans lequel nous nous engouffrons... dépassant à présent les 500 km/h... En moins de dix minutes j'approche déjà de la côte... Écho déploie ses ailerons et nous continuons de prendre de l'élan, en rase-motte, juste avant de décoller au-dessus d'Ostende... Quand nous survolons les îles britanniques, nous sommes à Mach 1... Quelques minutes plus tard, nous passons au-dessus de la Mer du Labrador... sans cesser d’accélérer... Nous survolons Vancouver... l'Océan pacifique... le Japon... la Russie... Mach 10... Mach 20... Et nous entamons un nouveau tour de la Terre... tandis qu'elle, tourne dans l'autre sens... sans que cela ne fasse aucune différence d'un point de vue galiléen... Nous atteignons rapidement la vitesse d'évasion nécessaire pour quitter l’atmosphère... mais nous continuons sur notre lancée, de plus en plus rapidement... comme un proton lâché dans un giga collisionneur... Curieusement, plus j'accélère, plus les nuages alentours semblent me dépasser... En moins d'une seconde, nous avons déjà fait trois fois le tour du globe... Il n'y a plus de saisons, ni de jour, ni de nuit... mais un furieux stroboscope... Les battements de mon cœur se dilatent... tout en conservant leur tic tac propre intact... tandis que mon corps se contracte et commence à partir en vrac... embrasé par la force de centaine de millions de G... Je suis incapable de me situer ni dans le temps ni dans l'espace... Incapable de penser ce qu'Écho s'entreprend d'écrire à ma place... Le temps de dire wouf, nous avons déjà fait 7 fois le tour de la Terre... Tu es lumière et tu retourneras à la lumière... Juste avant l'impact en surface du miroir, dans lequel un bolide fantôme fonce droit sur nous en sens inverse, Écho m'éjecte sous la forme d'un faisceau prenant l'élan contraire au champ gravitationnel de la planète...
– Adieu.
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